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Les meilleures vacances de ma vie !

Je m’en vais de mon clavier vous raconter mes fabuleuses vacances, les plus insolites jamais vécues. Début juillet, je me réveille avec une douleur de torticolis, rien d’alarmant ! De jour en jour, cette douleur s’étend à la tête, aux mâchoires, aux épaules, aux poignets et mains, aux hanches et genoux. « C’est le chikungunya ! » pensent mon médecin et moi. Prise de sang faite, les résultats au bout d’une semaine sont négatifs. En attendant, les douleurs s’intensifient. Les articulations raidissent la nuit. Le matin est pénible, car obligée de passer sous l’eau chaude parfois plus dune heure, pour les déverrouiller. J’ai froid, je claque des dents, je souffre et pourtant pas de fièvre. Je peux de moins en moins bouger le matin, ce qui me vaut une belle chute dans mon salon, sans gravité heureusement. Nouvelle prise de sang et une nouvelle semaine d’attente : mon taux d’inflammation explose ! Mon médecin m’appelle à 20h, pour me dire qu’elle me fait hospitaliser dès le lendemain. Elle me demande d’arrêter les antidouleurs et les anti inflammatoires pour ne pas fausser les résultats des recherches biologiques. Les pires heures de ma vie !

 

Je suis prise en main par quatre médecins : deux internistes (spécialistes de maladies rares et auto-immunes), une algologue (spécialiste de la douleur) et un rhumatologue. A cause d’une trace d’infection, on cherche, on cherche et on cherche encore ce qui m’arrive. Je suis donc mise sous morphine, nuit et jour, en plus du paracétamol dans les moments les plus pénibles. Je suis une chape de plomb au réveil, harnachée à mon lit, par des liens invisibles, impossible de bouger ! J’ai besoin d’aide pour me lever, pour manger, pour me laver, pour tout. En fin de matinée, je gagne un peu en mobilité jusqu’au crépuscule, puis vient l’horreur de la nuit et de l’aube, même sous morphine. Au bout de treize jours d’hospitalisation, après douze prises de sang, analyse de selles, d’urine et de crachats, un scanner, un tep scanner (aller-retour sur St Denis, les ambulances ne sont pas du tout confortables, croyez-moi ! ), enfin, un diagnostic : pseudo polyarthrite rhizomélique ou syndrome de Forestier-Certonciny, peut-être associée à la maladie de Horton ! On finit par me mettre sous cortisone. L’inflammation dégringole de manière spectaculaire et les raideurs et douleurs disparaissent progressivement. Un protocole de soins est mis en place avec une nouvelle hygiène de vie, une alimentation presque sans sel et sans sucre, une remise en forme pour récupérer du muscle et une corticothérapie sur plusieurs mois sous surveillance biologique tous les quinze jours.

 

Vous l’avez compris, mes vacances se résument à un mois et demi de douleurs, dont quinze jours d’hospitalisation, de désespoir quant à l’attente d’un diagnostic -On imagine toujours le pire.- menant à un total bouleversement de mon mode de vie. Mon corps a subi un réel traumatisme : perte de 5kg en quinze jours ; on m’a transfusé du fer, supplémenté en potassium, magnésium et calcium ; je tiens à peine sur mes jambes ; les efforts physiques et émotionnels m’épuisent ; les médicaments me font mal à l’estomac et au côlon déjà fragiles ; mes os ont été affaiblis (ostéoporose) et je fais face, encore aujourd’hui, à une asthénie qui dure, qui dure et dure. Je me rétablis tout doucement, mais je me rétablis. Gloire à Dieu !

 

Je terminerai sur une note glorieuse et non la moindre, car c’est l’objectif de mon récit. Dans tous ces moments, j’ai tellement vu la grâce de Dieu ! Les seules articulations épargnées par la maladie furent mes pieds. Une fois mise debout, dans la journée, je gardais un minimum d’autonomie. Dans l’angoisse, je suis tombée sur un chant réconfortant de Samuel Olivier, « Réveiller l’aurore », que j’ai écouté en boucle. Les paroles me réconfortaient comme si elles étaient écrites pour moi. J’y trouvais Romains 8.28 et 29, la croix et l’amour de mon Dieu. Durant l’épreuve, j’ai vu l’amour et la compassion de mes proches, de mes frères et sœurs qui m’ont portée dans la prière. De nombreux messages me sont parvenus, plus touchants les uns que les autres. De retour chez moi, j’ai reçu des petits plats cuisinés (sans sel), ma maison était nettoyée. J’ai même découvert des cœurs concernés que je n’imaginais pas. J’ai été bien soignée par un personnel médical très compétent et bienveillant. Et, une occasion extraordinaire m'a été donnée de témoigner de ma foi à une infirmière et à une voisine de couloir, que j'ai retrouvée, dans l'ambulance pour aller sur Saint-Denis. Pas de hasard dans le Seigneur !

 

C’est dans ces épreuves que le soutien est précieux comme l’or. Dans les moments les plus durs, la prière et la foi des autres prennent le relais devant notre lassitude, nos questions et nos incompréhensions. C’est une grâce inestimable ! J’ai vu que l’amour n’est pas qu’un langage, comme le dit l’apôtre Jean : « N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » 1 Jn 3.18

 

Sans nul doute, je découvrirai au-devant et plus précisément, pourquoi je traverse ce chemin, mais je sais déjà que cela servira à d’autres. J’ai une pensée évidente pour ceux qui souffrent dans leur corps, car la douleur physique s’accompagne souvent d’une souffrance de l’âme. Cependant, Dieu est grand, Il règne et Il fait de grandes choses. Que l’on puisse toujours s’en rappeler et attendre Ses miracles avec foi ! Ne cessons pas de Le chercher et de nous encourager mutuellement à garder nos yeux fixés sur Lui, quoi qu’il arrive ! 

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Commentaires: 2
  • #1

    Lydie Boyer (vendredi, 29 août 2025 23:48)

    Merci pour ton témoignage, que Dieu te rétablisse entièrement. Les souffrances c’est difficile mais ça fait grandir notre foi en Dieu, ça nous change nous et ceux qui nous entourent. On ne soufre pas pour rien c’est sur. Mais quand la douleur s’en va c’est formidable. Gros bisous

  • #2

    Virginie Babet (lundi, 01 septembre 2025 08:54)

    . Tout est fort mais le paragraphe d'autant plus fort pour moi c'est lorsque tu dis que les prieres des autres prennent le relais sur les nôtres quand on est touché par le "désespoir" . Une preuve de l'unité du corps et de sa puissance