« Si quelqu’un est en Christ, il devient une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » C’est l’apôtre Paul qui le déclare, dans 2 Corinthiens. Nous aussi l’affirmons car nous y croyons fermement.
Avant notre nouvelle naissance, nous étions comme morts, séparés de Dieu. Notre esprit s’est vivifié lorsque l’Esprit de Dieu est venu faire Sa demeure en nous. Devenant Son temple, nous sommes maintenant des êtres spirituels nouveaux, adoptés par Dieu pour être Ses enfants, assis dans les lieux célestes, en Christ et appelés à vivre une vie nouvelle. (Cf. Jean 1.12 et Ephésiens 2.5-6)
Cela signifie-t-il que notre nouvelle identité fait disparaître notre personnalité et tous nos mauvais penchants ? Nous connaissons tous des conversions radicales, où la personne sauvée et délivrée vit une métamorphose monumentale, stupéfiante. Le visage, les attitudes, le langage, les projets, le caractère, l’apparence, tout est puissamment transformé. C’est merveilleux de vivre et d’assister à cela. La nouvelle naissance est le plus grand des miracles, notamment lorsqu’elle s’accompagne d’un tel bouleversement ! Mais, ce n’est que le début de la vie chrétienne.
Même après plusieurs dizaines d’années de conversion, beaucoup d’entre nous continuons à faire face à nos traits de caractère qui sont loin d’être divins. Nous subissons encore des tentations et parfois connaissons des chutes, malgré notre bonne volonté et notre amour pour notre Sauveur.
Demander à quelqu’un d’abandonner ses mauvaises habitudes, de couper clair et net avec son passé, en résumé, d’être désormais et maintenant cette nouvelle créature, fait à mon sens plus de mal que de bien. Cela sonne comme un reproche légaliste, alors que le désir du cœur de la personne est de ne décevoir ni son Seigneur ni les autres. Souvent, ce n’est pas que la personne ne veut pas couper les liens, c’est qu’elle utilise une béquille depuis plusieurs années et qu’elle n’a pas encore la force de la lâcher et/ou pas assez de foi.
Nous venons au Christ, parfois marqués au fer blanc par notre vécu et à tous points de vue. De notre héritage familial, nous avons appris de bonnes valeurs mais aussi de mauvais penchants. De nos traumatismes, nous gardons des blessures, des craintes et des comportements inappropriés ou irrationnels.
Par ailleurs, nous ne recevons pas tous le même appel. Nous n’avançons pas tous au même rythme. Il n’est pas bon de juger la croissance de nos frères et sœurs par la comparaison avec celui ou celle qui grandit à vitesse grand V. La communion profonde avec le Seigneur, l’enseignement de l’Evangile, l’instruction fraternelle bienveillante vont faire, à coup sûr, leur œuvre. Il faut être patient envers ceux qui nous semblent un peu lents.
L’adepte de la philosophie aura peut-être besoin de temps pour abandonner ses pensées stériles, le grand sportif pour prendre aussi soin de son âme, l’amoureux des animaux pour s’intéresser aussi aux humains nécessiteux, le dispendieux pour apprendre le contentement, l’orgueilleux pour s’abaisser, l’égoïste pour partager, le timide pour s’ouvrir, l’insoumis pour s’incliner, l’agité pour se calmer, l’hyperactif pour se freiner, l’apathique pour s’activer, l’abusé pour faire confiance, etc. Celui qui, pendant des années, a mis toute son espérance dans les hommes, leurs pensées et leurs soins aura peut-être besoin de temps pour apprendre la foi en Dieu et en Sa Parole.
Je ne veux pas oublier également ceux qui souffrent de maladie mentale, de troubles neuro-développementaux ou autistiques, auxquels sont associés des traits de caractère persistants comme l’hypersensibilité, l’entêtement, la phobie sociale, des comportements et des raisonnements particuliers. Cela relève du miracle à part entière. Et notre Dieu est un Dieu de miracles !
Devant des liens tenaces avec des attitudes et des traumatismes passés, soyons dans la grâce ! Exhortons, enseignons, prions et gardons la foi ! Le Saint-Esprit est, de loin, le meilleur pédagogue qui soit. Tout s’apprend lorsqu’on fait preuve de bonne volonté.
Certains ont mis des années à saisir les clés essentielles de la vie chrétienne, j’en fais partie. A cause de mon amour pour mon Sauveur, j’ai beaucoup supporté et surmonté des critiques et des jugements justifiés ou non. Je n’ai pas abandonné la foi malgré plusieurs tentations. Je lutte encore contre les faiblesses de mon âme. Je prends ma croix pour faire mourir les traits de mon caractère qui se manifestent. Je ne les excuse pas comme étant le fruit de mes traumatismes passés, car j’ai en vue une transformation à l’image de Christ, l’espérance de la gloire. Hélas, il m’arrive encore de faillir !
Je suis une nouvelle créature, quelle merveilleuse et bonne nouvelle ! Cependant, je reste sur mes gardes, car ma chair est tapie derrière la tiédeur, le manque de prière, l’abandon de la communion fraternelle et la désobéissance à l’Evangile. Le combat de la foi est un combat de chaque jour.
Un petit rien peut faire remonter une réaction épidermique attachée à un ancien traumatisme. Restons vigilants, allons à la crucifixion de la croix et gardons la foi jusqu’au miracle. Je crois en la puissance de la croix, car j’ai vu sa puissance ! J’ai expérimenté tant de délivrance concernant mon caractère et mes traumatismes. Si le Seigneur l’a fait pour moi, je peux avoir la foi pour n’importe qui. Et, Il continue Son œuvre. Un jour, nous serons totalement délivrés, dans Sa gloire.
Prions pour ceux qui avancent lentement, aimons-les, gardons la foi pour eux, pour peu qu’ils soient toujours sous l’Evangile et disposés à obéir !
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